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Avancer mais à quel prix
12 mars 2008

Le soupir des soupirants ...

idefix_1Bonjour,

Après ce premier tour, où le Modem avec en tête un monsieur Bayrou qui joue les troubes-fêtes, les esprits courtisans qui l'ont lâché à l'aube du règne de monsieur Nicolas Sarkozy, s'éveillent et font le dos rond à ce parti sollicité par la droite dans des villes où le scrutin est indécis. Jouer les trublions face à ces soupirants soudainement énamourés pour ce parti dont ils prédisaient la chute dès sa naissance confirme s'il le fallait, que l'UMP, parti de la majorité, n'ayant de cesse de répéter que ces élections n'ont rien de national comme l'aurait souhaité leur patron, doit se sentir quelque peu frustré au lendemain de ce premier vote, en face de celles et ceux qu'ils pensent être des alliés, difficiles à convaincre. Gageons que Dimanche prochain la bataille sera rude et que seuls les militants ou sympathisants du Modem sauront faire la part des choses, sans avoir a consulté leurs têtes de listes afin de trancher pour soutenir la ou le Maire le plus apte à faire vivre sa commune avec le respect qui lui est dû.

Samie.      

L'UMP résiste malgré Sarkozy
Le scrutin a été marqué par une progression de la gauche, et non un raz-de-marée comme attendu ou espéré. Mais cette performance honorable s'est réalisée en tournant le dos au Président.

Oups ! A première vue, l'UMP a évité le pire. Le pire eut été, d'abord la perte de Marseille, qui n'est pas survenue. Jean-Claude Gaudin respire. Avec 9,1% de voix du Front national récupérables au second tour contre 5% de voix Modem qui se reporteront sur Guérini, on peut même dire que la prise de Marseille sera dure pour le PS. Alors que certains proches du Président commençaient à le débiner, l'accusant d'avoir imposé à Nicolas Sarkozy le report des élections municipales, primitivement prévues à l'automne 2007, le score honorable de l'UMP le sauve d'une fin de carrière désastreuse.
Une déroute des ministres était aussi à craindre, car ils pouvaient devenir les cibles d'une sanction de la politique gouvernementale. Or, ceux-ci se sont plutôt bien comportés : une bonne dizaine de ministres ou de secrétaires d'Etat ont été élus au premier tour, dont Luc Chatel, Laurent Wauquiez, Michelle Alliot-Marie, Eric Woerth ; Xavier Darcos, que l'on annonçait en grande difficulté, est plutôt en bonne position.
Troisième motif de consolation, il semble bien que la politique d'ouverture relativement massive aux municipales puisque les stratèges de l'UMP revendiquaient un bon millier de candidats d'ouverture « piqués » au Modem ou à la gauche, ait plutôt bien réussie. A l'exception, notable, de Paris XII° où Jean-Marie Cavada a confirmé son peu de dispositions pour les joutes électorales.

Un refus de la stratégie présidentielle... par l'UMP
Pour autant, cette résistance à la gauche n'est pas une victoire du Président. D'abord parce que ce résultat honorable a été obtenu en tournant le dos à la stratégie que Sarkozy avait, dans un premier temps, recommandée dans son camp. Souvenons-nous: dès le mois de septembre, les porteurs de la parole présidentielle chuchotaient la consigne présidentielle : politiser, nationaliser un scrutin qui, sinon, se présentait mal pour la droite tant sa victoire avait été éclatante en 2001, à peine masquée par la victoire de la gauche à Paris et à Lyon. Au milieu du gué, le dévissage spectaculaire de Sarkozy dans les sondages a poussé les stratèges umpistes à changer de braquet et à refuser la stratégie présidentielle.
Du coup, la performance de l'UMP a été réalisée en se privant du concours du Président, voire en effaçant le logo de l'UMP des affiches locales. Si l'agenda de campagne de François Fillon a été bien rempli, celui du Président était quasiment vierge d'invitations. Et lorsque le Premier ministre a commenté les premiers résultats lors de la soirée électorale, il a réaffirmé avec force que le scrutin était avant tout local. François Fillon a, sur ce point, été imité par la plupart des porte-parole du gouvernement, à l'exception quelque peu pathétique, de Rachida Dati qui a ressorti un discours de campagne présidentielle déjà bien vieilli, comme on repasse un vieux disque rayé sur son Teppaz…
Bien sûr, lorsqu'il évoquera les résultats de ce premier tour des municipales, mardi 11 mars, le Président ne manquera pas de revendiquer pour son propre compte la – relative - bonne tenue de la majorité. Il ne fera pas illusion dans son camp : pour les élus de base de l'UMP, Sarkozy a été élu grâce à eux, tandis que ceux qui ont sauvé leur mairie, l'auront fait malgré lui. En politique, ce genre de sentiment compte.

g22

Dimanche 09 Mars 2008 Philippe Cohen
pour le journal Marianne.

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