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Avancer mais à quel prix
24 avril 2008

Dans le monde de Nicolas ...

g22bBonjour,

Il paraît que 59% de français sont mécontents de la politique du président de la République… je dois dire pour ma part que je suis assez satisfaite de ce pourcentage… quoique je le trouve encore trop bas ! Mais rien ne presse et nous avons encore quelques mois devant nous pour faire de cette expression qu’elle ne régresse pas mais au contraire s’exprime en hausse chaque jour un peu plus… De promesses non tenues en avalanche de réformes impopulaires, la stratégie présidentielle patauge dans la glue et fait des mécontents. De nombreux déçus qui risquent de descendre dans la rue pour exprimer leurs grognes ou leurs irritations. Il y a bien longtemps que nous n’avions assisté à une telle présidence, à peine née est déjà en perte de vitesse, et la France dont elle s’est raillée, la rattrapant de son éternelle mouvance. Le grondement de quelques députés UMP dépités se fait entendre au loin et résonne jusqu’à nous… encouragés par le manque de considération dont ils font l’objet de la part d’un chef qu’ils ont servi loyalement jusqu’à le porter au sommet.

Samie.

Jeudi, le président de la République s’adressera aux Français. L’avalanche de réformes, vécue comme une fuite en avant, affole jusqu’à sa majorité. Et de nombreux députés ne se gênent plus pour critiquer le gouvernement et l’Elysée. Nicolas Sarkozy sait-il encore où il va ? La question est ouvertement posée. Après un an de mandat seulement…

Que peut-il dire ? Que peut-il faire ? En quelques jours, Nicolas Sarkozy a réussi ce tour de force d’avoir alarmé la quasi-totalité des catégories sociales du pays. Un équarrissage en règle de la protection sociale et des services publics : valse hésitation autour de la carte « famille nombreuse », réduction des allocations familiales, obligation faite aux chômeurs d’accepter des boulots sous-payés sous peine de radiation, éventualité d’un déremboursement des lunettes par la sécurité sociale, modulation prochaine de l’allocation de rentrée scolaire, réforme - et fermetures - des hopitaux… Sans oublier le non remplacement d’un prof sur deux et les mobilisations lycéennes. Excusez du peu !

Ce n’est plus Napoléon, c’est Néron Une semaine sanglante aux allures de suicide collectif. Celui du président, de son gouvernement et de sa majorité. Comme s’il fallait, à tout prix, désespérer les derniers grognards. Détacher un par un les pans de cet électorat que le candidat Sarkozy, c’était sa force, était parvenu à fédérer au fil des ans. Ce n’est plus Napoléon le petit. C’est Néron et l’incendie de Rome.

Comment les plus pauvres ne déserteraient-ils pas, eux dont le pouvoir d’achat est, jour après jour, rongé par l’inflation alors qu’on leur avait promis la lune ? Comment les classes moyennes ne se sentiraient-elles pas menacées par cette tourmente qui anéantit tout espoir de mobilité sociale ? Comment les secteurs les plus conservateurs de l’opinion ne prendraient-ils pas ombrage de la remise en cause de la famille et des politiques natalistes ?

La Fronde est déclarée Du coup, ça tangue dans la majorité. La Fronde est déclarée. On s’autorise tous les crimes de lèse-majesté. Que voulez-vous, quand on a la trouille… Un jour, c’est Hervé de Charrette, député UMP du Maine-et-Loire, qui estime que le gouvernement rend « la réforme haïssable. C’est la potion amère que les français doivent avaler chaque matin. ». Le lendemain Claude Goasguen, député UMP du très chic XVIème arrondissement parisien, déplore que « la vie politique se résume à un face-à-face entre l’Elysée et l’opinion » et s’épanche sur « le profond malaise » de la majorité.

C’est encore le président UMP de la commission des Affaires familiales et sociales de l’Assemblée, Pierre Méhaignerie – un redoutable bolchevik ! – qui juge que les réformes "vont trop vite, plus vite que l’explication". Ou un Hervé Mariton, député UMP de la Drôme qui croit nécessaire de rappeler qu’il préfère que « l’égalité demeure le principe général d’organisation de la République et de la réforme de l’Etat ». Ne serait-ce pas le cas ?

Une année de déception Sans parler du villepiniste Georges Tron, député UMP de l’Essonne, qui estime que la première année du quinquennat est tout simplement « « une année de surprise et finalement de déception, une année en tout cas difficile pour notre majorité. » Même le fidèle Jean-Pierre Raffarin, entre deux cirages de pompes à la dictature chinoise et une attaque en piqué sur Ségolène Royal, y va de sa vacherie : « la réforme a un rythme, on ne peut pas bousculer le pays »,a-t-il jovialement énoncé.

Jusqu’au bon Edouard Balladur qui est sorti de sa réserve : « Beaucoup de choses ont été faites depuis un an, d’où le sentiment d’une certaine surabondance. Il faut permettre aux Français d’y voir plus clair" Avec le déremboursement des lunettes, c’est mal parti…

Juppé est prêt à prendre la relève Enfin, au chapitre de la confiance en l’avenir, on n’oubliera pas Alain Juppé. Le maire de Bordeaux a gentiment profité de la semaine écoulée pour déclarer qu’il n’exclut pas d’être candidat en 2012, si Nicolas Sarkozy ne se représente pas. Comment ? Le président pourrait ne pas se représenter ? On en est déjà là ?

Et il n’y a pas à l’Assemblée qu’on se lâche. A l’UMP, où Patrick Devedjian, accusé d’être responsable du désastre des municipales, est toujours en liberté surveillée, on flingue a tout va. Le nouveau maire de Nice, Christian Estrosi, sonne la charge : « Je suis inquiet. Au moment où la gauche surfe sur les mécontentements et souffle sur les braises de toutes les revendications, je me demande si l’UMP est organisée pour lui répondre. Nous nous sommes progressivement coupés de notre base populaire ». Besancenot n’aurait pas dit mieux.

Radeau de la Méduse Faut-il dans ce tableau, aux allures de radeau de la Méduse, rappeler les couacs gouvernementaux ? L’ accusation de « lâcheté » portée par Nathalie Kosciuko-Morizet contre son ministre de tutelle Jean-Louis Borloo et le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Jean-François Copé, fait désormais figure de pécadille.

Hier, dimanche, un sondage du Journal du dimanche nous apprenait que la cote de popularité de Nicolas Sarkozy avait encore baissé d’un point depuis mars. Elle est désormais à 36%.

Juste un problème de communication ? Il y a un mois pourtant, on ne parlait que de reconquête. Fini le bling-bling, la bamboche sentimentale et les propos à l’emporte-pièce. Contraint et forcé par la raclée des municipales, le caméléon Sarkozy opérait une nouvelle mue – on renonce à les compter… Cette fois, promis, juré, le locataire de l’Elysée allait enfin habiter la fonction présidentielle. Un chef de l’Etat apaisé, – Merci Carla – et un exercice du pouvoir empreint de sobriété, c’était là le ticket gagnant.

Le reste ? Un malentendu, un problème d’image et de communication. D’ailleurs, on s’en était allé quérir en urgence les services du publicitaire Thierry Saussez, bombardé délégué interministériel à la communication. Avec lui, ils sont maintenant trois à orchestrer la parole divine. Franck Louvrier, l’historique ; Pierre Charon l’homme de l’ombre et donc Saussez. Autrement dit, deux de trop. Bonjour les petits meurtres entres amis.

Force de caractère ou fuite en avant ? Comme si ce ravalement cosmétique pouvait suffire. Rolex et Ray-Ban ont, certes, été remisées, mais trop tard. Ce n’est plus seulement le marketing qui en cause, mais bien les résultats de l’action présidentielle. Comme le confirme, par exemple, un sondage de Libération, ce matin.

Et c’est, peut-être, ce qui est le plus surprenant dans la séquence que nous vivons. Jusqu’ici, Nicolas Sarkozy était considéré comme le plus professionnel des politiques. Celui qui calculait le mieux, qui anticipait.

Pour la première fois, la mécanique semble s’être déréglée. Le rappel à l’ordre du dernier conseil des ministres, s’il a rétabli un semblant d’unité au sein du gouvernement, n’a pas réussi à faire taire les députés UMP. L’emballement des réformes est vécu comme une fuite en avant. Alors même que Nicolas Sarkozy entendait faire preuve, à travers cette accélération, de sa force de caractère. Regardez, dans la tempête, le capitaine tient la barre ! Pas de chance, les marins sont trop secoués pour pouvoir en juger.

C’est toute la difficulté de l’exercice cathodique de jeudi. Rassurer un équipage qui souhaite affaler les voiles, voire jeter l’ancre, en attendant que la mer se calme. C’est pas gagné…

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Merci à Lucien de http://www.antisarkozysme.com

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