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Avancer mais à quel prix
1 juillet 2008

Sécu suite ...

g22bBonjour,

Cet article de Sysiphe que j'espère vous apprécierez tout comme moi.

Samie

Vous souffriez, j’en suis fort aise... Eh bien crevez maintenant

Frédéric van Roekeghem : retenez bien ce nom. C’est celui du directeur de l’Assurance maladie, exécuteur des basses œuvres (certainement sur ordre du gouvernement, comme d’habitude, pour un ballon d’essai), qui, pour faire économiser 3 milliards à la Sécu, propose de ne plus rembourser que 35 % des médicaments pour les affections de longue durée. Ces médicaments ne sont DEJA remboursés qu’à 35 % pour les affections ordinaires, mais actuellement remboursés à 100 % pour les affections de longue durée.

Les médicaments concernés par un éventuel déremboursement partiel sont ceux prescrits comme accompagnement et qualifiés - souvent à tort - de médicaments de confort. C’est le cas par exemple du Gaviscon, qui serait remboursé à 35 %, alors qu’il l’est actuellement à 100 % s’il est prescrit dans le cadre d’une ALD pour calmer les reflux gastriques et autres douleurs d’estomac qui accompagnent souvent les traitements médicamenteux lourds comme, par exemple dans le traitement du sida.
La Sécurité sociale est en déficit ; il ne fait donc pas bon être atteint d’une maladie grave, de longue durée : ça coûte trop cher à la collectivité, n’est-ce pas ?
Après les franchises médicales, les 221 médicaments déjà déremboursés depuis 2005, l’autre centaine de médicaments déremboursés depuis janvier 2007, il ne fait décidément pas bon être malade, aujourd’hui, au XXIe siècle, en France.
3 milliards d’économies pour 8 millions de malades ; atteints de cancer, sida, diabète, maladies dégénératives : une véritable gabegie que le coût de ces soins à tous ces boulets que la société libérale en a marre de traîner derrière elle...
Le plan de l’Assurance maladie qui prévoit 3,2 milliards d’économies dès 2009 porte à la fois sur une hausse des recettes et une limitation des dépenses. La Sécu espère récupérer 700 M€, dont 400 en allégeant les frais financiers de sa dette (30 milliards de déficit). La façon de recouvrir les 300 millions manquants reste à préciser, un soin que Frédéric Van Roekeghem laisse au gouvernement. Nouvelles franchises ? Hausse de la CSG ? TVA sociale ? Dans tous les cas, l’assuré social et les employeurs seront soumis à contribution. De même, dans la partie réduction des dépenses (voir infographie), les 500 M€ d’économies sur les tarifs de certains médicaments et produits de santé seront à la charge des assurés sociaux directement ou via la cotisation à une complémentaire santé.
Le feu croisé du démantèlement de tout le système social français continue, sans connaître la moindre trêve.
Après la disparition du RMI (en principe remplacé par le RSA, toujours pas financé), la traque aux chômeurs (obligation d’accepter un emploi après deux propositions, proposition du sénateur-marchand de mort Dassault de ne plus les indemniser du tout), voici les malades en ligne de mire.
On n’a pas idée, aussi, dans une société remise au pas de l’oie de l’ordre libéral, de coûter de l’argent sans rien rapporter.
Vous êtes malade ?
Eh bien, débrouillez-vous pour vous faire soigner sur vos propres fonds.
Vous n’en avez pas les moyens ?
Eh bien, mais faites appel à la charité publique : téléthon, sidaction, diabethon, dégénérathon : les bonnes âmes ne manqueront pas, après avoir versé une larme devant leurs écrans télé, de contribuer à vous permettre une fin plus... rapide.

Fainéants, chômeurs, assistés, malades : qu’on nous débarrasse de cette engeance qui entrave la marche glorieuse vers la croissance des bénéfices des sociétés du "caca-rente", et de la libre spéculation dans un marché enfin totalement dérégulé, débarrassé de ses scories.

Ou comment la main invisible du marché se transforme en main de l’étrangleur des grabataires, des rebuts, des déchets alités et improductifs ; place aux travailleurs plus pour gagner de quoi survivre, et alimenter la finance internationale et le libre-échange des denrées de luxe pour élite fortunée.

A quand, enfin, la suppression du scandale des congés payés ; cette honteuse et dispendieuse tradition héritée du - beurk - gouvernement trostsko-collectiviste du siècle passé, et qui consiste à payer des fainéants à ne rien foutre ?

De mols démentis vont, évidemment, être apportés, par divers représentants du gouvernement pour, au bout du compte, aboutir à des mesures drastiques de déremboursement, qui seront, effet de com’ oblige, présentés comme un indubitable progrès par rapport aux premières mesures ici annoncées.

Tactique classique du "j’t’en promets une grosse dans la gueule, mais finalement, regarde la chance que t’as, tu t’en tires avec qu’une bonne baffe", employée depuis le début de l’ère Sarkozy, jusqu’à présent avec succès, grâce à l’opération jusqu’ici réussie de division des syndicats, des citoyens par catégories (opposées les unes aux autres), d’isolement des individus par la stratégie du sauve-qui-peut-chacun-pour-soi, chère au dogme libéral.

La Sécu n’est plus prêteuse
C’est là son moindre délit
Que faites-vous dans votre lit ?
J’y souffre d’un long malaise
Vous souffriez ? J’en suis fort aise
Eh bien, crevez maintenant !

source :  http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41424

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